LA MARSEILLAISE


Chers adhérents, sympathisants et amis,

Il y a quelques années j'ai découvert dans une librairie, ce magnifique roman de l'écrivain provençal Pierre ROUMEL: LA MARSEILLAISE de François Mireur.

Tout le monde sait que ce chant de guerre a été écrit par le capitaine de génie Rouget de Lisle pour l'armée du Rhin. C'est grâce à François Mireur que ce chant de guerre est devenu le chant populaire des fédérés marseillais et par la suite notre hymne national.

Je voudrais par ces quelques lignes rendre hommage à François Mireur, afin que lorsque vous entonnerez la main sur le cœur la Marseillaise, vous ayez une pensée pour ce brillant jeune homme mort à l'âge 28 ans de façon tragique.

François Mireur est né le 9 février 1770 dans un petit village de Provence près de Grasse nommé : ESCRAGNOLES dont son père était le Maire, un oncle médecin et un autre oncle abbé qui lui enseigna les chiffres et les lettres. Brillant élève il poursuivit ces études au collège de Grasse puis à la faculté de médecine de Montpellier.

Lauréat à 19 ans, autorisé à sceller solennellement son destin sur les registres de l'école de médecine. Devant le docte réuni pour le juger, en diverses reprises il s'amusa à répondre aux professeurs qui lui posaient des questions, par des jeux d'esprits qui ne plaisaient guère aux professeurs. Persuadé que son comportement venait de lui coûter son diplôme il allait demander de prendre la parole pour s'excuser, lorsque le Pr René, doyen de la faculté et médecin de renom l'interpella.

_Monsieur Mireur, la petite plaisanterie qu'à travers vos propos que vous venez de nous réserver, dénote chez vous de l'impertinence, pour ne pas direde l'insolence. Elle devrait vous coûter votre diplôme. Néanmoins, le jury que je préside a tenu compte de vos notes excellentes, parfois exceptionnelles et ne désire pas priver la médecine d'un sujet aussi brillant.

Son diplôme en poche il resta encore trois années à Montpellier, pour finir ses études et obtenir le caducée l'emblème qui l'autorise à exercer l'enseignement de la médecine. Les évènements qui se passent à Montpellier et en France incite François Mireur à rejoindre les engagés, à l'appel de 20000 volontaires.Il fit la connaissance de Victor Delapierre un alsacien qui à chaque évènement entonnait le chant de guerre de l'armée du Rhin. François Mireur lui demanda s'il en était l'auteur ; Victor Delapierre lui expliqua que ce chant avait été écrit par un capitaine de génie nommé Rouget de Lisle. De ce jour François Mireur adopta ce chant qu'il l'entonnait à chaque occasion pour motiver les engagés.

François Mireur, avec un ami Henri Goguet, est mandaté pour rejoindre le club des jacobins à Marseille 25, rue Thubaneau. De nature de meneurs d'hommes il a vite fait de se faire entendre dans ce petit club jacobins qui était composé au maximum d'une trentaine de personne. Lors d'une réunion, le club demande au maire d'ouvrir un registre aux volontaires prêts à répondre aux appels de la capitale aux abois. Soudain, un gamin tout essoufflé rentre dans la salle, se disant porteur d'un message pour Mr. Le maire. Ce message, envoyé par le député des Bouches-du Rhône Charles Barbaroux, réclame cinq cents hommes qui sussent mourir pour la défense de la liberté. La mobilisation ne se fit pas attendre, dans les heures qui suivirent des centaines de volontaires arrivèrent devant l'hôtel de ville. Le maire fait organiser un énorme banquet pour environ quatre-vingts couverts au 25, rue Thubaneau. La fièvre monte vite on parle haut et fort autour des deux invités de marque ; on trinque à la santé de François Mireur et de Henri Goguet, soudain un gaillard empoigne François Mireur et le hisse sur cette tribune improvisée.

_Mes amis s'écrie François Mireur je vais vous déclamer un hymne à la gloire de la République. Alors d'une voix basse, grave et sonore il attaque la première strophe du chant de guerre de l'armée du Rhin (Chant qui en comporte sept ne l'oublions pas). La foule sous l'effet de l'alcool reprend en chœur c'est le délire dans la salle, désormais chaque refrain est repris en chœur au garde-à-vous. Cette foule enthousiaste sort dans la rue en chantant le peuple marseillais se mêle à la foule quelques-uns copient le texte et le font circuler, mais personne ne connais la musique. Après mainte confusion on réussit à faire venir de Strasbourg les précieuses partitions que l'on remet au chef de la fanfare de la garde nationale. Les marseillais tiennent enfin leur chant de ralliement et leur héros François Mireur qui est de toutes les festivités.Mais la révolte est là ; Marseille est en effervescence il est temps aux marseillais de former le bataillon de cinq-cents volontaires commandés par François Moisson et autres commandants; se réunissant aux portes de la ville les voilà prêt au départ pour un long parcours triomphal qui doit les conduire aux portes de la capitale. La troupe se met en marche et entonne le chant de guerre de l'armée du Rhin qui est en train de devenir le chant des marseillais et certains l'on déjà baptisé la Marseillaise.

Pour le jeune médecin il s'agit de brûler les étapes afin d'être en bonne place à la fête de la fédération du 14 Juillet où il est chargé de représenter le bataillon. Cette mission accomplie, il entame sa mission personnelle qui est celle de devenir militaire. Son désir tenace de s'engager dans l'armée le pousse à écrire au ministre de la guerre. Sa réputation de patriotisme est connue de tous les membres de la société. Après maintes démarches administratives il est engagé comme chirurgien-major au grade de capitaine. Il écrit à son père lui annonçant sa nomination. Il ne reçut aucune réponse de son père.

Je ne vais pas vous raconter les évènements qui ont marqués l'histoire de France, mais ce qu'est devenu François Mireur.

IL fait le siège avec Dumouriez qui vient de décrocher un succès décisif à Valmy. Fort de son prestige Dumouriez part avec son armée à la conquête de la Belgique. François Mireur est dans le coup, il figure en bonne place parmi les officiers les plus vaillants lors de la prise de Bruxelles ; ce qui lui vaudra deux galons de lieutenant. Il écrivit à son père pour lui annoncer la nouvelle ; lettre qui est restée sans réponse comme toutes celles envoyées par la suite. Ce silence peina profondément François Mireur.

Des mois passent le voici en Hollande. Déçu par le silence de son père il écrit à sa mère une longue lettre très émouvante lui disant son désespoir de ne pas avoir de nouvelles de son père, il termine sa lettre en écrivant : Adieu, adieu, à la plus tendre et aussi la plus aimée de toutes les mères.

Nommé adjudant général chef de l'état-major du général Mayer, François Mireur quitte l'armée du nord pour rejoindre celle de Bernadotte où il se couvre de gloire à toutes les batailles. Il devient chef d'état-major du général Bernadotte et enchaine les victoires de son général en chef. Bernadotte et lui ne vont plus se quitter et une amitié solide va se forger ; ils seront au coude à coude sur tous les champs de bataille. Bernadotte dans ces rapports qu'il envoi à Bonaparte cite François Mireur comme l'un de ses meilleurs généraux ce qui vaut à François Mireur l'estime de Bonaparte qui lui-même dans ses rapports qu'il envoi au Directoire vante les mérites de ce général chef d'état-major. L'estime grandit entre Bonaparte et François Mireur. Nommé adjudant général il fait partie désormais de l'état-major de Bonaparte. François Mireurdécouvre lors d'une campagne les mines d'argent d'IDRIA, qu'il remet entièrement à l'état-major. Bonaparte s'attribua l'honneur de la possession de ces mines sans nommer l'officier à qui l'on doit la découverte ; même Bernadotte ne le cite pas. Cette découverte rapporta à Bonaparte 1 million de livres, aux principaux généraux 500 000 livres à Bernadotte 50 000 milles livres et à François Mireur 12 000 livres. François Mireur sentit son amitié trahi. Hélas ! Les relations entre François Mireur et Bonaparte ne tarderont pas à prendre une autre tournure. Quelques paroles malheureuses auront suffi à faire basculer le destin d'un homme d'honneur dans la pire des tragédies. Arrive la campagne d'Egypte. Seul sous sa tente, François Mireur veille. Accablé trahi encore sous le coup d'un insupportable affront infligé par celui qu'il avait porté dans son cœur : Bonaparte. Il ne comprend pas, lui qui était dévoué à ses généraux qui ne respectaient plus sa loyauté et son honnêteté. Lors d'une réunion de l'état-major pour la conquête du Caire François Mireur prit la parole et contredit Bonaparte sur la stratégie à tenir. Vexé Bonaparte d'une réplique cinglante, sans appel :

_Général Mireur manqueriez-vous à ce point de courage ? Le camouflet ! La honte ! Atteint de plein fouet François Mireur est humilié. Commence alors une longue nuit et au matin il est prêt a affronté les mamelouks au moment de donner les ordres il apprend que le commandement lui a été retiré. Ordre de Bonaparte. C'est trop à supporter il monte à cheval et pousse sa monture au-delà des premières lignes. C'est la curée. Tombé sous les balles des fusils rebelles le général François Mireur est maintenant massacré, mutilé, égorgé transpercé et taillé en pièce. Coincé dans ses étriers son corps ballotte sur le flanc du cheval lancé au triple galop. Les généraux lancés au galop ont tenté d'arracher la dépouille de Mireur aux mains des arabes. On cherchera longtemps la dépouille. En vain. A l'écart Bonaparte n'a pas bronché, il contemple la scène. Pas un mot pas un geste a-t-il seulement conscience de sa responsabilité. Des années ont passées. Nous connaissons l'histoire, Bonaparte est devenu Empereur, puis déporté sur l'ile d'Elbe. De son retour de l'ile d'Elbe il débarque entre Cannes et Toulon et commence sa remontée par les Alpes pour regagner la capitale. Son avant-garde s'arrête dans un petit village nommer Escragnolles pour passer la nuit. Napoléon est mis au courant de cette halte, fait demander Bernadotte et lui pose la question :

_Ce village Escragnolles me dis quelques choses ! Et Bernadotte de répondre : _Sire c'est le village où est né notre vaillant général François Mireur. L'empereur pâlit fit installer son camp et la tout le village entreprit les festivités pour recevoir l'Empereur. L'Empereur demanda si il y avait encore de la famille de François Mireur, on lui répondit que oui ! Sa mère ; aussitôt il ordonna que l'on emmène auprès d'elle. C'est d'une main tremblante qu'il frappa à la porte, et apparut une femme toute maigrichonne et aveugle. Elle avance on lui tend une chaise,on l'aide à s'installer.

_Madame, puisque le plus heureux des hasards a conduit ma route à votre encontre j'ai tenu à m'incliner devant la mère d'un héros.

_La mère d'un héros répond-elle un héros mort sans sépulture mes larmes sont taries et ont brulés mes yeux.

_Monsieur criât-elle rendez-moi mon enfant. Napoléon murmura quelques mots et sortit de sa poche une bourse d'écus d'or qu'il tendit à la mère et en se retirant il donna l'ordre qu'une pension à vie lui soit versée. En se retirant dans sa chambre elle pensa que l'Empereur, par son geste, était en partie responsable de la mort de son enfant.

Voilà, je pourrais continuer à vous parler de la descendance par son frère de la famille Mireur. Mais je pense que mon histoire s'arrête là.

Pour la FNACA Le Président René TEMPESTA

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